Dans ses pages consacrées à l’entreprise, le journal L’Express du 23 janvier a publié un article d’Antoine Beau « En finir avec la guerre des managements ». Il commence par cette question : « Vertical ou horizontal ? Lequel de ces deux systèmes est vraiment le plus efficace ?». Allons directement à sa conclusion :
« Le mieux reste donc de zigzaguer entre les deux systèmes, selon les objectifs et le contexte, indiquent les grands spécialistes du milieu comme le célèbre professeur de management de Stanford Robert Sutton. La recette ? « Pas la carotte et le bâton, ni d’utopiques entreprises libérées, mais des caps, quelques arbitrages et beaucoup d’intelligence collective et de confiance » résume Mathilde Le Coz, DRH à Mazars et Présidente du réseau Lab RH.
Que de temps perdu donc à débattre des mérites respectifs des deux systèmes ! Disons simplement que la structure verticale ou horizontale d’une organisation petite ou grande à un instant T est le résultat de son histoire. Elle a d’abord le mérite d’exister. Cela admis, une organisation quelle qu’elle soit ne donne toujours son plein rendement que si, quand ils échangent en réunion pour prendre leurs décisions, tous ses membres incarnent bien leurs fonctions. Les règles et techniques de l’Art Oratoire sont faites pour cela.
Elles peuvent à elles seules légitimer le système vertical ou horizontal d’une organisation et surtout, favoriser quand il est nécessaire le passage d’un système vers l’autre sans conflit. C’est en effet à l’occasion de ce passage que les conflits sont les plus probables, puisqu’ils entraînent une transformation des fonctions.
L’Art Oratoire est au fonctionnement d’une organisation, ce qu’est l’art dramatique à celui d’une représentation de théâtre. Il permet, comme l’art dramatique entre les comédiens sur une scène de théâtre, que s’instaure dans les réunions en entreprise l’intelligence collective et la confiance entre ses participants. Il n’y a en effet de conflit dans une réunion en entreprise, qu’entre les personnes quand, faute d’une saine pratique de l’Art Oratoire, elles n’incarnent plus leur fonction.
Mais les « grands spécialistes du milieu » ne nous parlent pas d’Art Oratoire. Ils se bornent à voir les passages d’un système à l’autre dans une organisation comme un zigzag un tantinet pifométrique. Les derniers mots cités de Mathilde Le Coz précisent tout de même que pour qu’ils se passent bien, il faut justement « beaucoup d’intelligence collective et de confiance ».
Son avertissement est pertinent. Mais sans l’Art Oratoire, le zigzag entre les deux systèmes risquera toujours l’embardée.
Stéphane André