Cet article est fait pour répondre aux questions que se posent couramment celles et ceux qui s’apprêtent à entrer dans une formation à l’Art Oratoire et qui souhaitent devenir éloquents.
Comment rester authentique lors d’une prise de parole ?
Est-ce qu’être orateur, c’est faire l’acteur. Non, en effet. Mais si vous êtes par exemple manager dans une entreprise, vous dirigez par la parole. Vous devez donc « faire l’orateur ». Car vous ne parlez pas au titre de votre personne, mais au titre de votre fonction. C’est elle qui doit s’exprimer quand vous parlez. Comme c’est Harpagon qui doit s’exprimer quand le comédien joue l’Avare de Molière. Nous vous apprendrons à passer de la personne au personnage.
Mais je veux rester moi-même. Quel que soit le personnage qu’ils incarnent au théâtre, les comédiens restent eux-mêmes. Vous les reconnaissez toujours. Il en sera de même pour vous quand, appuyé sur la technique de notre art, vous proposerez par exemple à vos employés un personnage crédible de manager, ou à vos élèves un personnage crédible de professeur.
Une technique, d’accord. Mais où sera ma spontanéité ? Avec nous, vous n’allez pas faire de la prise de parole en public ou de l’expression orale. Vous allez faire de l’Art, en l’occurrence Oratoire. Or tout art suppose une technique. Celle de l’orateur libère justement sa spontanéité en toute sécurité, parce qu’elle la canalise vers la construction du personnage attendu par l’auditeur. Elle rend donc l’orateur libre de sa création. Et c’est aussi la technique qui, heureusement, sépare l’orateur de sa création. Il livre une œuvre.
Et mon style, dans tout ça ? La technique maîtrisée vous permet de le libérer et même de le revendiquer. Il est votre signature au bas de votre œuvre. Il s’est forgé au cours de votre histoire et, mine de rien, la raconte à votre public. Votre style assure la présence de votre personne en même temps que celle de votre personnage. Le public a besoin des deux.
Ne va-t-on pas m’apprendre à séduire, et par là à manipuler ? Il faut alors prendre le mot séduire au sens fort. Don Juan dit qu’il est amoureux, en réalité il viole. Séduire, c’est en effet manipuler et c’est tromper. L’orateur n’a pas de projet personnel sur son auditoire, hormis celui de convaincre. Il n’est que le vecteur physique d’une idée qu’il sert, et qu’il sert au public. Comme l’acteur l’est de celle de l’auteur dramatique. L’orateur et l’acteur sont des vecteurs d’idées.
Comment bien respirer ?
L’important, quand on parle en public, c’est de penser à bien respirer ? Non ? Erreur ! Vous êtes déjà bien trop occupé en parlant à réfléchir à ce que vous allez dire ensuite. D’où vos hésitations et vos « euh… ». Si en plus vous devez réfléchir à votre façon de respirer, vous n’êtes pas sortis de l’auberge ! La technique vous permettra en toute circonstance de créer les conditions d’un discours pertinent ET d’une respiration adéquate.
Ne pas réfléchir, ça veut dire lâcher prise ? Je n’aime pas cette expression. Elle est négative, donc peu constructive. Il faut en effet arrêter de réfléchir quand vous êtes dans l’action. C’est vrai, mais pour vous concentrer sur autre chose. Et cette autre chose, c’est la technique. Le cercle vertueux du RDV®, regard, dos, voix, que vous allez apprendre à maîtriser. Elle vous fera passer de la réflexion qui arrête l’action, à l’intuition qui la génère.
Et les émotions ? Vous avez raison d’en parler. Elles sont essentielles. Mais n’allez pas les chercher loin. Les seules qui comptent sont celles qui vous viennent spontanément en exposant vos idées. Elles passent dans la musique de votre voix, qui les transmet physiquement à vos auditeurs. De sorte qu’ils les éprouvent comme vous et en même temps que vous. Ainsi, ils vous accompagnent dans votre discours. Parce que, alliés ou opposants, ce sont d‘abord des auditeurs.
Regard et voix : comment les utiliser ?
Et le regard ? Bel enchaînement ! Vous commencez à comprendre. C’est l’autre flux important, à côté du flux d’air généré par la voix. Le flux par lequel l’orateur aspire les états successifs et complexes des auditeurs dans sa propre complexité. Grâce à lui, avec ses dix à cent milliards de neurones et fort d’un nombre infini d’expériences déjà vécues et enregistrées, le cerveau de l’orateur sait calculer à chaque seconde le mot, le ton et le rythme qui conviennent pour convaincre l’auditoire. Cela s’appelle l’intuition. Nous vous apprendrons à générer et entretenir ce flux de regard.
Je critique ma voix pour la rendre belle et j’aspire dans mon regard les états successifs de mon public. C’est tout ? Oui, mais cela relève de la technique et, par conséquent, cela se travaille. C’est tout, à condition bien sûr de savoir dans chaque situation ce que vous êtes venu faire et d’être bien décidé à le faire. Ainsi tourné vers l’extérieur, par l’ouïe sur votre voix et par la vue sur votre public, vous serez comme un gant retourné. Et vous laisserez, à l’intérieur de vous, votre cerveau et votre souffle s’organiser tout seuls.
Faut-il improviser ?
Méthode miracle ! Plus besoin de préparer nos exposés ! J’improvise ! S’il y a miracle, c’est celui de la Nature, dont votre corps fait partie. Cela dit, on ne peut être ennemi de la préparation et même de la rédaction du discours. A condition de ne pas en être esclave, ce qui est le cas de beaucoup d’orateurs dépourvus de technique. Face au public, s’il a préparé son exposé, le bon orateur va toujours au-delà de ce qu’il a prévu de dire. Donc lui aussi improvise son discours, comme celui qui ne l’a pas préparé. L’un et l’autre font ainsi de leur public le coauteur, donc le cosignataire de leur discours fini. Le seul prérequis pour bien exposer n’est pas la préparation du discours, mais la connaissance du sujet. Grâce à la technique, la structure définitive de votre exposé se redessinera ou se dessinera toujours en improvisant au contact physique du public, donc avec lui. Il est et sera toujours votre première ressource.
Vous venez ? On vous attend dans nos formations pour vous aider à devenir éloquents !
Stéphane André et Anne-Céline Duchange