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L’Art Oratoire : solution à nos crises ?

Le dernier ouvrage du philosophe et historien Marcel Gaucher, Le nœud démocratique devrait être diffusé dans le monde de l’entreprise. Il analyse « l’étrange crise de la démocratie qui affecte le monde occidental ». Elle accompagne une crise plus secrète qui affecte de la même façon le monde de l’entreprise, et que ses dirigeants peinent à reconnaître.

Crises démocratiques : origines et causes

Jusqu’à présent, écrit Marcel Gaucher, « le personnel gouvernant issu du jeu électoral voyait s’imposer à lui, comme malgré lui, les impératifs du politique – la préservation de l’existence du tout […] les plus habiles dans le rôle se voyaient significativement reconnaître la qualité d’« homme (ou de femme) d’État ». Et plus loin, il écrit, « C’est la faiblesse [du gouvernant actuel] de n’être que le représentant d’une partie de la société qui est mise en accusation, avec l’impuissance à donner figure et corps à l’intérêt du tout ».

Marcel Gaucher estime en clair que les gouvernements dans nos démocraties ne représentent plus l’État. Là où dit-il, le « fondement sacral » de la religion a assuré pendant des siècles la permanence du social, l’État incarné par le gouvernement des élus du peuple avait pris le relais. Il était devenu le « fondement sacral » de la démocratie, fondant les libertés individuelles dans le destin collectif. Mais aujourd’hui, dit Marcel Gaucher, ça n’est plus le cas.

Les gouvernements se sont dissociés de l’État. La politique s’est séparé du politique. D’où la crise actuelle qui secoue nos démocraties de part et d’autre de l’Atlantique et les conflits qui les déchirent.

Comment l’Art Oratoire transforme les Politiques

Le philosophe doublé de l’historien regarde de haut l’évolution de notre société. C’est ce qui le rend crédible quand il nous alerte sur cette crise de nos démocraties. Nous sommes sur le terrain pour montrer comment y faire face. Marcel Gaucher pressent déjà le chemin. Le gouvernant, dit-il, doit « donner figure et corps à l’intérêt du tout ». Lui donner figure, indique que le gouvernant doit proposer un personnage. Lui donner corps, indique qu’il doit incarner ce personnage portant l’intérêt du tout. Cela s’appelle l’Art Oratoire.

Dans une démocratie, où la parole est reine, seul l’Art Oratoire peut métamorphoser la personne d’un gouvernant en un personnage représentant l’état, et en faire un homme (ou une femme) d’État. Le confidentiel Olaf Scholz, le direct Emmanuel Macron, le raffiné Michel Barnier, l’agressif Donald Trump, la souriante chronique Kamala Harris, pour ne parler que des gouvernants les plus connus de nos démocraties, n’ont apparemment pas même l’idée de devoir y sacrifier.

Crise du travail : la solution de l’Art Oratoire dans les entreprises

Il se passe en ce moment dans nos entreprises ce qui se passe dans nos démocraties. Dans son dernier livre La vertu dangereuse la philosophe Julia de Funès, collègue de Marcel Gaucher plus centrée sur l’entreprise, regarde le mal-être des salariés et la perte de sens de leur travail. Elle prône pour en sortir un management des salariés plus « libéral » et plus confiant dans leurs initiatives. Elle voudrait voir le contrôle du management sur leur travail remplacé par la seule obligation de leur donner le cadre nécessaire à l’exercice de leur liberté. Mais comment ? Elle ne le dit pas.

Quel que soit son niveau dans l’entreprise, le manager doit aussi à son équipe, par son Art Oratoire, la préservation du tout. C’est beaucoup plus qu’un cadre théorique. C’est une présence humaine, un personnage, qui incarne le projet de l’entreprise, donne envie à tous de s’engager pour lui et sécurise.

 

Stéphane André